Saturday, 19 November 2016

Les Francs-Maçons, la connaissance scientifique et les machines au siècle des Lumières


Auteur: Jacques Lemaire

Extrait: "Les francs-maçons de l'époque des Lumières, et les membres de la loge des Neuf Sœurs en particulier, ne se sont donc pas cantonnés dans une vaine spéculation théorique. Les uns ont cherché à mettre leur savoir à la disposition de leurs contemporains en suppléant aux carences du clergé dans l'enseignement des matières scientifiques et techniques. D'autres, davantage animés par une intuition pratique, ont innové en offrant à la civilisation les fruits concrets de leurs réflexions. En fils spirituels de l'Encyclopédie, «concrétisation de la philosophie du temps», tous ont contribué de la manière qu'ils estimaient la plus adéquate au progrès intellectuel et social de l'humanité. "

Il est incontestable que la Franc-Maçonnerie est née en Écosse et non en Angleterre.



Extrait: "La recherche historique sur la franc-maçonnerie s'est professionnalisée et a connu un grand essor dans les pays anglo-saxons depuis plusieurs décennies. Résultat : les certitudes les plus établies sont battues en brèche et les frères sont déstabilisés dans leurs croyances. Auteur de nombreux ouvrages, dont le dernier, « Le symbole perdu décodé » (éditions Vega), rédigé avec Alain Bauer, donne les clés pour comprendre le dernier livre de Dan Brown, Roger Dachez, président de l'Institut maçonnique de France et historien internationalement reconnu, décrypte ces découvertes inattendues."


Thursday, 10 November 2016

Les illuminés de Bavière et la Franc-Maçonnerie allemande




Publié en 1915, ce livre demeure un ouvrage de référence sur les Illuminés de Bavière, et il est d'autant plus précieux que beaucoup de documents auxquels l'auteur a eu accès ont disparu depuis les deux guerres mondiales. Il sera particulièrement utile à ceux qui s'intéressent à l'illuminisme et au martinisme du XVIIIe siècle, dans la mesure où il évoque également l'histoire de la Stricte Observance Templière et celle des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte.

Texte de la brochure de présentation du livre : « La société secrète, appelée Ordre des Illuminés, fondée en 1776 par un professeur bavarois, fit des prosélytes dans toute l'Allemagne et jusqu'en Hongrie, et inscrivit sur ses listes des noms célèbres comme ceux de Goethe et de Herder. Elle tenta de conquérir les loges allemandes ou de les gouverner en secret. On lui a attribué une influence décisive sur la Révolution française, et la police napoléonienne la crut digne de son attention. L'auteur, en s'appuyant sur des documents inédits consultés dans les archives de la Maison royale de Bavière, dans celles de la loge Ernest au Compas de Gotha et aux Archives nationales, a écrit l'histoire complète et détaillée de cette association jusqu'à présent mal connue. Les chapitres qu'il a consacrés à la franc-maçonnerie allemande racontent la vie pittoresque de cette société depuis ses origines jusqu'en 1780 ; le lecteur y trouvera, à côté de l'analyse des principaux rites et de renseignements sur les loges françaises, autrichiennes, suédoises et polonaises, le portrait des différents personnages qui conduisirent souvent les Frères sur les voies aventureuses de l'alchimie et de l'occultisme. L'ouvrage contient des planches documentaires d'après des originaux datant du XVIIIe siècle. »

Thursday, 6 October 2016

Une peu d'Histoire: Quand la Franc-maçonnerie était légitimiste et royaliste.



Auteur: Frédéric de Natal (le 19 juin 2015)

Traditionnellement, dans les milieux catholiques et monarchistes, il est coutume d’être hostile aux loges franc-maçonnes, accusées d’avoir organisé et planifié la révolution française. En effet, l’ouvrage à succès de l’abbé jésuite Augustin de Barruel (1741-1820), « Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme », affirme que cette période sanglante de notre histoire est l’œuvre unique des francs-maçons, des philosophes athées et des jacobins, qui contribuèrent au renversement de la monarchie. Une thèse qui sera largement reprise sous la IIIème république. Cependant, c’est oublier ou nier certaines réalités historiques qui attestent que les premières loges furent dévouées à la monarchie légitime.

C’est au XVIIème siècle avec la chute de la monarchie Stuart, que les premières loges maçonniques apparaissent en France. Les officiers du régiment « Royal Irlandais » se réunissent alors en secret afin de préparer la restauration de la monarchie légitime en Angleterre. Ainsi sont introduits en France grâce aux écossais, « les rites les plus anciens, inspirés des initiations de bâtisseur et de la tradition templière ». Louis XIV de Bourbon lui-même a donné sa bénédiction à la création de cette loge, La Parfaite Égalité, à Paris. Le Roi- Soleil n’a rien à craindre de cette société dont il surveille néanmoins les activités. 

C’est en 1738 que la première Grande Loge de France nait sous la direction de Louis de Pardaillan de Gondrin (1707-1743). La nomination de ce prince de sang à la tête des loges comme « Grand maître général et perpétuel des maçons dans le royaume de France » n’est pas anodine. Les frères, qui n’avaient pas les faveurs du Roi Louis XV, espéraient que le Roi  (malgré sa crainte des complots) en oublierait de faire enregistrer la bulle papale (« In eminenti apostolatus specula ») de Clément XII. En 1738, le Pape condamnait le goût du secret et du multiconfessionnalisme  qui régnait au sein de ces sociétés qu’il suspectait de pratiquer l’ésotérisme.

Une bulle qui sera reprise par tous ses successeurs durant deux siècles, accusant la franc-maçonnerie d’être une « œuvre de destruction du catholicisme ». Mais à regarder de plus près la haine de Clément XII envers les Francs-maçons n’était-elle pas d’abord plus personnelle que politique. En effet, sa Toscane natale cédée par les Médicis au futur mari de l’impératrice Marie-Thérèse était gouvernée par un franc-maçon. Clément XII ne le supportait pas… et en édita une bulle !

Finalement, bien qu’il voie leurs activités d’un mauvais œil, Louis XV ne donnera pas suite à cette bulle que le parlement se gardera bien d’ailleurs d’enregistrer. Parmi les francs-maçons figurent plusieurs membres de la noblesse et de l’Eglise y compris issus de la maison de France. En 1743, c’est le prince et comte de Clermont, Louis de Bourbon-Condé, petit-fils du Roi soleil qui hérite de la charge de Grand-maître de la loge. « La Franc-maçonnerie véhicule alors des règles et des principes parallèles aux règles et principes de la Monarchie absolue tout en étant influencée par les Lumières des philosophes. »

Sunday, 2 October 2016

Un peu d'Histoire: Les maçonneries et leurs influences sur les projets de création des Etats nouveaux en Amérique (1815-1835)


"Ce survol rapide de quatre épisodes impliquant concrètement la maçonnerie dans le débat sur le type de société que les Américains doivent imaginer une fois obtenue l’indépendance mérite d’être approfondi, pas obligatoirement dans le but de démontrer l’existence d’une organisation internationale (l’eurocentrisme n’a rien à voir avec notre volonté historiographique) influente au moment de ce changement sociétal, mais simplement d’en comprendre tous les aspects au risque, si cette ouverture thématique ne se produit pas, de retomber dans la conception d’histoires nationales en dehors de toute influence ou appartenance extérieure. L’étude des réseaux et des circulations maçonniques s’inscrit dans une approche transnationale. Au contraire, les histoires nationales qui peuvent avoir été très utiles aux différents pouvoirs politiques au moment de l’affirmation des nouvelles nations durant la seconde partie du XIX° siècle, aujourd’hui ne peuvent constituer l’unique interprétation ou explication aux systèmes qui régissent encore au présent les pays dans lesquels nous vivons."

Sunday, 7 August 2016

Compagnonnages chrétiens et compagnonnages musulmans

Extrait: "En ces temps noirs d'intolérance et d'incompréhension, il n'est pas sans intérêt de rappeler auparavant combien la civilisation occidentale est redevable à l'Islam dans le développement de ses connaissances, notamment scientifiques et technologiques. L'un des apports les moins bien connus concerne directement l'un des supports privilégiés des compagnonnages : l'architecture. C'est en effet de l'Islam que proviennent, directement et/ou indirectement, les deux composantes majeures ayant permis à l'art gothique de naître et s'épanouir : la géométrie et l'arc d'ogive

Si l'on admet que les compagnonnages (ou les pré-compagnonnages) occidentaux existaient déjà au moment des Croisades, ceux-ci ont nécessairement eu contact avec leurs homologues musulmans. L'on sait en effet que les ordres chevaleresques transportaient avec eux une main-d'œuvre qualifiée, notamment pour construire les forteresses, et qu'ils faisaient également appel à la main-d'œuvre locale. Des échanges technologiques se sont donc obligatoirement produits, et probablement se sont-ils accompagnés d'échanges spirituels et intellectuels.

Cette hypothèse est d'autant plus crédible que la naissance et le développement de la futuwwa est consécutif à la nécessité que rencontra l'Islam dans son expansion d'assurer les conditions de la poursuite de cette dernière et de sa pérennité. Les Arabes n'étaient pas des artisans mais surtout des guerriers et des commerçants (trafiquants) ; ils avaient donc besoin, au fur et à mesure de leurs conquêtes, de conserver sur place les artisans non musulmans. Car les amener à fuir loin au-devant d'eux, c'était à court terme ne même plus disposer de richesses à razzier, d'armes pour se battre, de main-d'œuvre pour construire des forteresses. Aussi se développa très tôt un statut juridique favorable aux populations conquises et notamment aux artisans, leur assurant une relative sécurité sans même l'obligation de se convertir à l'Islam – l'on a tendance à oublier la dimension pacifique de l'Islam face à la barbarie et à l'intolérance dont faisaient preuve les Croisés, notamment les Templiers ! Dans ses premiers temps, et jusqu'assez tard, la futuwwa regroupa donc aussi bien des musulmans que des chrétiens et des juifs."

Auteur: Jean-Michel Mathonière

Tuesday, 5 July 2016

Un peu d'Histoire: La chevalerie et ses marges - Enquête sur les chevaliers criminels dans les textes littéraires des XIIe et XIIIe siècles



Les chevaliers littéraires du Moyen Âge central ne sont pas tous des héros exemplaires. Certains d’entre eux contredisent par leur comportement le rôle régulateur que les écrivains des XIIe et XIIIe siècles attribuent à la chevalerie. Si les « marges » de la chevalerie romanesque du temps incluent les chevaliers couards ou incapables, elles concernent très souvent des figures criminelles destinées aussi bien à servir de « contre-exemples » à des personnages positifs qu’à légitimer l’idéologie courtoise et la vocation justicière de la chevalerie. Elles asseyent une réflexion commune à beaucoup d’auteurs sur la légitimité du recours à la force. 

Plusieurs éléments définissent un chevalier criminel et permettent de le considérer comme un représentant des marges d’un monde civilisé. Tout d’abord, ce type de personnage est constamment isolé d’un point de vue éthique ; il n’est pas entouré de pairs partageant les mêmes valeurs que lui. Il adopte ensuite en permanence des attitudes ou des comportements « délictueux » au sens où l’idéologie courtoise les condamne, alors qu’il jouit de l’ensemble de ses facultés mentales ou physiques. Plus précisément, il se livre à des actes qui transgressent avec violence les règles juridiques et morales organisant la vie sociale : il devient bandit, violeur, assassin ou défie un seigneur légitime. Brisant la paix d’un royaume ou d’une seigneurie, il provoque d’autant plus l’indignation et la colère et est considéré comme un ennemi public irréductible. 

La criminalité chevaleresque est donc un ensemble de comportements qui enfreignent en permanence l’éthique d’une violence légitime et maîtrisée : les chevaliers criminels sont d’autant plus dangereux qu’ils sont bons combattants. Incarnations de la démesure, ils réalisent la potentialité destructrice de la chevalerie, activité violente qui suppose parfois que l’on inflige la mort. Le criminel chevaleresque se définit aussi par des fonctions narratives qui le rapprochent de certains avatars monstrueux du refus d’une éthique commune ; il peut également être comparé à des figures d’une humanité archaïque. Les jeunes filles et les représentants d’une autorité positive sont les principales victimes de ces figures d’une violence inquiétante.

Auteur: Pierre Levron
Pour l'article intégral, rendez-vous sur: https://questes.revues.org/2161