Sunday, 12 June 2016

Un peu d’Histoire: 12 avril 1096, La croisade populaire de Pierre l'Ermite


Le pape Urbain II ayant appelé les chrétiens à délivrer Jérusalem, les paysans se mobilisent les premiers, par milliers, sans autres armes que leur foi.

La plupart suivent un apôtre d'Amiens charismatique et quelque peu fanatique, Pierre l'Ermite, qui dit avoir reçu du Christ mission de reconquérir les Lieux Saints lors d'un précédent pèlerinage en Terre Sainte, en 1093. D’autres pèlerins suivent un chevalier de Langres, Gautier-sans-Avoir, figure noble et désintéressée.

Échec de la croisade populaire
Tous ces pèlerins se rassemblent à Cologne et c'est de là qu'ils partent, le 12 avril 1096, sans attendre les chevaliers qui ont entrepris de se rassembler d'abord au Puy, selon les instructions du pape. 

Comme la plupart de leurs contemporains, ils n'ont guère conscience du temps historique. Ils se figurent le Christ comme à peine antérieur à eux et sont enclins à reconnaître ses meurtriers dans les juifs de rencontre.

C'est ainsi que certains égarés, sous la conduite de chefs peu recommandables, Volkmar, Gottschalk ou encore Emich, le « massacreur de juifs », se livrent à des massacres de juifs en Rhénanie, malgré la défense des évêques. Ils commettent des pillages jusqu'en Hongrie, où une partie d'entre eux sont massacrés par les seigneurs locaux. C'est le début de l'anti judaïsme en Occident après plusieurs siècles de coexistence relativement pacifique entre juifs et chrétiens.

Quant aux troupes de Pierre l'Ermite, elles arrivent plus ou moins sans encombre à Constantinople le 1er août 1096, bien avant que les guerriers aient eux-mêmes quitté leur lieu de rassemblement...

Les croisades en Terre Sainte
Le 27 novembre 1095, le pape Urbain II invite les guerriers d'Occident à délivrer le Saint-Sépulcre et secourir les chrétiens d'Orient.
En deux siècles, les croisades vont mettre en branle plusieurs centaines de milliers de personnes.

Un peu d’Histoire: Saint Benoît lègue sa règle aux moines d'Occident



Le 21 mars 547 meurt saint Benoît de Nursie, un moine italien né 67 ans plus tôt dans la pire période des invasions barbares. On lui doit la redécouverte de la culture antique et la règle monastique dite « bénédictine » qui va valoriser le travail dans toutes les couches de la société.

Un moine d'exception
 Après des études de droit à Rome, Benoît se retire dans une grotte pour prier et pratiquer l'ascèse mais sa réputation de sainteté lui vaut d'être rejoint par d'autres ermites.
Benoît rassemble ses compagnons dans les ruines d'une forteresse, sur le mont Cassin, entre Naples et Rome. Puis il édicte pour eux une règle très simple, en 73 chapitres courts et un prologue.

À la différence des règles en usage dans les monastères orientaux, la sienne combine la prière, le travail et la tempérance dans un climat d'équilibre et de paix. « Ora et labora » (prier et travailler) était sa devise.

Le travail lui-même doit se partager entre les tâches intellectuelles (instruction, étude et copie des textes anciens...) et les tâches ordinaires (travaux ménagers, artisanaux ou agricoles).

Une règle à vocation universelle
La règle de saint Benoît de Nursie est reprise deux siècles plus tard, sous le règne de Charlemagne, par saint Benoît d'Aniane, fondateur de plusieurs monastères en pays franc. 

En 817, au concile d'Aix-la-Chapelle, l'empereur Louis le Pieux, fils et successeur de Charlemagne, l'impose à tous les monastères de son empire.

Cette règle dite « bénédictine » va contribuer d'une manière décisive au renouveau de la chrétienté occidentale en invitant les moines à redécouvrir l'héritage de l'Antiquité et surtout en valorisant le travail manuel.

Source : Herodote

La carte de Tarot du Chariot : positive ou négative ?


Dans le Tarot de Marseille, le Chariot est sans doute l’un des arcanes majeurs que l’on considère comme particulièrement favorable. Évoquant le  voyage, l’indépendance, la liberté, cette carte est en effet très positive. Mais, comme le Tarot de Marseille ne se limite jamais à une interprétation unique, nous allons voir que le Chariot a aussi ses secrets...


L’image du Chariot dans le Tarot de Marseille
 La septième carte du Tarot de Marseille est celle du Chariot, arcane souvent apparenté au voyage, au départ, au déplacement, au changement.

Il faut cependant émettre quelques réserves quant à cette interprétation. Le personnage central, Sa Majesté, est dans une attitude plutôt nonchalante, la main gauche sur sa hanche, la main droite tenant négligemment un sceptre qui n’a rien de royal. Il semble sûr de lui et relativement décidé. Pourtant, ce n’est pas lui qui conduit cet étonnant attelage, qui pourrait davantage s’apparenter à un manège qu'à un moyen de transport.

Coiffé d’une couronne, autre signe de sa royauté, il se laisse conduire. Tout semble « aller comme sur des roulettes  ». De plus, le personnage sur le Chariot est dans une situation élevée qui lui permet de voir de haut et donc plus loin.


L’arcane du Chariot révèle la foi en un avenir radieux
Dans sa version positive, le Chariot nous dit que nous avons une grande confiance en nous, une aisance, un optimisme qui permet toute entreprise. Il nous assure que tout ira comme nous voulons. Du moins, nous avons confiance en notre destin, et nous pouvons nous y abandonner. Nous semblons aller vers le triomphe, la réussite...


La face cachée de la carte du Chariot
Mais tout n’est jamais si simple et il y a toujours un revers à la médaille. Dans son aspect plus sombre, le Chariot nous indique une certaine facilité, une trop grande décontraction.

Avoir confiance en son destin, c’est bien, mais cela peut aussi donner aussi un sentiment de supériorité, alors que ce n’est pas le personnage principal qui conduit le Chariot, il se laisse juste porter. Si tout arrive d’emblée sur un plateau, il faut en profiter mais garder à l’esprit que ce n’est pas un dû. La facilité endort et peut rendre arrogant.

Trop de confiance en soi peut aussi mener à des situations périlleuses. En se penchant sur l’image que nous renvoie le Chariot, nous pouvons voir que les deux chevaux tirent chacun en oblique. Vont-ils « à hue et à dia  » ? Les roues du Chariot sont complètement perpendiculaires à la caisse centrale, ce qui doit poser problème pour rouler...

Cette carte de Tarot questionne le désir que chacun éprouve un jour : celui de voyager, de partir. Ce voyage n’est peut-être qu'un voyage intérieur ? C'est le moment de choisir.

La carte du Chariot  invite à faire un choix  
Cet arcane vient après celui de l’Amoureux dont la signification se rapporte au choix. Après avoir quitté le nid familial, représenté par l’Impératrice et l’Empereur (qui peuvent s’interpréter comme des figures parentales) et le Pape et la Papesse (qui peuvent s’assimiler à des éducateurs, des enseignants), chacun doit forger sa propre personnalité avec ou contre ses modèles.

Le Chariot représente un nouveau départ dans la vie. Il indique que c’est le moment d’affronter les obstacles et de triompher. Il suggère que l’on peut atteindre la grandeur quand les forces physiques et spirituelles (déterminées par les couleurs rouge et bleu des chevaux qui tirent le Chariot) sont équilibrées.

Un peu d'Histoire: Le 16 mars de l'an 597 av. J.-C., Jérusalem tombe aux mains de Nabuchodonosor.



Le puissant roi de Babylone reçoit la soumission du royaume de Juda. Celui-ci est l'ultime survivance du royaume d'Israël fondé quatre siècles plus tôt par Saül, David et Salomon, et dont la population a déjà eu à souffrir des Assyriens.

Nabuchodonosor déporte la famille royale et l'élite juive dans son pays, entre le Tigre et l'Euphrate (l'Irak actuel).

Dix ans plus tard, suite à une ultime révolte, toute la population de Jérusalem est envoyée en Mésopotamie et le prestigieux Temple de Salomon est détruit. C'est la première diaspora.

Les prophètes hébreux de l'époque, tels Jérémie et Ézéchiel, voient dans ces malheurs une punition infligée au peuple hébreu pour avoir désobéi à Dieu.

À Babylone, cependant, les Juifs vont affermir leur religion et regagner en prospérité ce qu'ils ont perdu en liberté.

Cinquante ans plus tard, lorsque Cyrus, roi de Perse, conquerra la Babylonie, une partie des Hébreux retournera en Palestine pour bâtir un deuxième Temple, tout en demeurant sous la tutelle des Perses.

Avec la chute de Jérusalem, c'en est fini de l'indépendance d'Israël pour... 2500 ans, jusqu'à la résurrection de l'État hébreu au XXe siècle de notre ère (mise à part une brève période d'indépendance sous les Maccabées ou Asmonéens).

Source : Hérodote

Friday, 10 June 2016

Franc-Maçonnerie: La colonne d’Harmonie

La musique fait partie intégrante de nos rituels, elle en garantit l’égrégore. Elle a sa place aux moments opportuns, les critères sont justement l’émotion et l’égrégore. Elle est cité à un degré, « le plus immatériel des arts ». Mais pour autant pas de magie, pas d’exclusivité. Ce n’est que de la musique.
A la question que l’on peut entendre dans les gazettes, existe-t-il une musique maçonnique? Je répondrais non évidemment. S’il en était ainsi, la musique ne serait plus universelle.
Il n’y a pas de musique maçonnique, il n’y a que de la musique écrite et jouée par des FM.

J’irai plus loin, car je suis de ceux qui pensent que la musique doit se suffire à elle-même, ce qui explique son histoire et qui montre la liberté que prend cet art, j’irai plus loin donc en avançant que s’il n’existe pas de musique Maçonnique, pas plus qu’il existe une musique sacrée, voir religieuse. En effet, seule l’émotion est sincère et véritable, ce qui est sacré, c’est l’émotion que la musique suscite. Il ne faut pas enfermer la musique dans les carcans et des systèmes comme les hommes aiment si bien enfermer ce qu’il ne comprenne pas bien, parce qu’il n’entende pas bien.

Derrière ce mode d’expression, il y a les hommes, leurs cultures, leurs idées et leur vie. Qu’enfin, il n’y a rien de magique là-dedans, qu’il s’agit de vibrations, d’effets mécaniques dont nous perçons chaque jour le mystère, comme diraient d’Ormesson et Mozart, de petits riens qui font parties d’un grand tout.

Sunday, 5 June 2016

Franc-Maçonnerie: La Sainte-Alliance est-elle d’inspiration maçonnique ?


Ce fut à Vienne[1] que les vainqueurs de la France napoléonienne se réunirent du 3 octobre 1814 au 9 juin 1815. Le 30 mai 1814, le traité de Paris avait réglé le sort de la France. Toute l’Europe se retrouva ensuite dans la capitale habsbourgeoise : quinze empereurs, rois, princes impériaux et royaux, deux cent princes souverains ou médiatisés, deux-cent seize missions diplomatiques et des groupes les plus divers depuis les chevaliers de Malte, les sociétés abolitionnistes de la traite des Noirs, les représentants de la communauté juive « allemande » ou divers porteurs de projets européen, pacifiste et/ou géopolitique. Le congrès se poursuivit pendant les «cent-Jours» (retour de Napoléon) et prit fin seulement neuf jours avant la seconde abdication de Napoléon, les Alliés étant décidés à se défaire de lui définitivement. Après la bataille de Waterloo (18 juin 1815), la France dut accepter un second traité de Paris (20 novembre 1815) dont les conditions étaient plus rigoureuses qu’en 1814.
L’Acte Final du congrès de Vienne remodelait territorialement et politiquement l’Europe et accessoirement les régions extra-européennes qui en dépendaient. Il s’agissait de garantir à la fois les frontières et les régimes en se référant au principe de légitimité. Pour concrétiser cette volonté, à l’initiative du tsar fut signé le 26 septembre 1815 un traité dit la Sainte Alliance « au nom de la Très Sainte et Indivisible Trinité » entre l’empereur russe orthodoxe Alexandre Ier, l’empereur d’Autriche catholique romain François II et le roi de Prusse protestant Frédéric-Guillaume III. Ces trois souverains s’engageaient à rester « unis par les liens d’une fraternité véritable et indissoluble » et à se donner « en toute occasion et en tous lieux, assistance, aide et secours ». La cour de Vienne et son chancelier le prince Klemens Wenzel von Metternich (1773-1850) y virent un document à vocation juridico-morale. Berlin penchait plutôt pour une alliance géopolitique, tout comme la France qui y adhéra le 19 novembre 1815. Londres refusa poliment. La Sublime Porte ne pouvait se placer sous la croix & le pape bouda ce traité multiconfessionnel.
Le principal inspirateur et animateur de cette étrange alliance était Alexandre Ier                     [2]. Vrai despote éclairé, il fut toujours autocrate dans ses méthodes. Cependant le monarque eut d’abord une phase libérale, moderniste et  humaniste sentimentale jusqu’à la guerre de 1812. Il fut notamment sous l’influence de son ancien précepteur le Suisse Frédéric César de La Harpe (1754-1838), libéral, inspirateur de la république genevoise et franc-maçon[3]. Avec le conflit l’opposant à Napoléon, l’attitude du tsar changea, notamment sous l’influence de Rodion Kochelev (1749-1827), maçon de longue date, autrefois lié à Diethelm Lavater (1743-1826), organisateur du Rite Ecossais Rectifié en Suisse, .au théosophe Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803) et à l’illuminat  & philosophe Karl von Eckartshausen. D’abord, son regard s’obscurcit vis-à-vis de la France des Lumières. Les idées issues de la Révolution française n’avaient produit que des conséquences néfastes. Ensuite, divers conseillers le poussèrent à lire les malheurs russes de 1812, notamment l’incendie de Moscou, à travers une grille biblique. Concomitamment, le monarque apporta son total appui à la création de la Société Bibliqueprésidée par le prince Alexander M. Galitzin (1773-1844), au demeurant franc-maçon, Ober procurator du Saint Synode (1803) & chef du département des confessions étrangères (1810). Très rapidement, cette association, financée par Londres, qui réunissait des chrétiens de diverses confessions, dans une sorte d’œcuménisme d’avant la lettre, devint une machine de guerre contre l’influence des Jésuites à Saint-Pétersbourg et le mouvement de conversion au catholicisme de plusieurs familles nobles russes. Enfin, Alexandre lia la libération de l’Europe du tyran corse à un projet politico-religieux de recomposition de l’Europe. Cette vision s’exprimait dans un climat de mysticisme messianique et de guerre patriotique, le tsar se croyant appelé à être l’instrument de Dieu. Dans cet élan de foi, Alexandre Ier avait formé, au printemps 1814, dans le château de Bruchstal, résidence de sa belle-mère, la margravine Amélie de Bade (1754-1832), un « pacte mystique », « un lien d’amour et de charité », entre une ancienne dame d’honneur de la tsarine Elisabeth (1779-1826), Roxandre Stourdza (1786-1844), mariée au comte Albert Cajetan von Edling (1771-1841), alors maréchal du palais et ministre des affaires étrangères du grand-duc de Saxe-Weimar, et Johann Heinrich Jung-Stilling[4] (1740-1817), instituteur et ophtalmologue, franc-maçon, ami de Goethe, disciple de Lavater, conseiller aulique en 1803 de feu l’électeur (1803)(puis grand-duc en 1806) Karl Friedrich[5] (1728-1811) de Bade, par ailleurs fait franc-maçon à Londres, qui rêvait de bâtir sur les rives du Rhin une « Nouvelle Jérusalem » pour lutter contre la « Nouvelle Babylone » des bords de Seine.
Quelques mois plus tard, le tsar rencontra, sur la route de Heilbronn à Heidelberg, au printemps 1815, Barbara Juliane von Vietinghof (1764-1824), baronne de Krüdener[6], aristocrate livonienne, fille de maçon, vraie cosmopolite, grande voyageuse, amoureuse tumultueuse, en contact avec les Frères Moraves (protestants tchèques) de Riga, amie de Châteaubriand, Constant, Schenkendorf et Werner, détestée par Goethe, brimée par Metternich, romancière francophone préromantique, héritière de Rousseau, lectrice de Swedenborg, fondatrice d’une Eglise évangélique qui prêchait le salut collectif par la soumission volontaire au Christ Sauveur. Elle invita le tsar à assumer son rôle d' »Elu de Dieu » et, comme tel, de prendre la direction d’une nouvelle Eglise chrétienne régénérée et lavée des atrocités de la Révolution et du bonapartisme. De juin à octobre 1815, Alexandre lui rendit visite presque chaque soir, à Paris, à l’hôtel Montchenut, sis 35 rue du Faubourg-Saint-Honoré où elle résidait. Elle le convainquit de la nécessité d’appliquer les préceptes chrétiens à la politique et l’incita à former une « Union-Absolue ou Sainte-Alliance « , mais il semble que son rôle dans l’élaboration du traité ait été surévalué. Quoiqu’il en soit, ce projet d’une nouvelle Respublica christiana semblait la réalisation des vieux rêves mesmériens d’harmonie universelle d’un ami de la baronne, le ci-devant maçon l’avocat Nicolas Bergasse (1750-1832), discipline de Messmer, co-fondateur de la Société de l’Harmonie Universelle, ancien député libéral aux Etats généraux de 1789, devenu théoricien de la contre-Révolution et zélé latomophage[7]. Obnubilé par la théorie du complot, s’informant à diverses sources, notamment auprès du ministre plénipotentiaire d’Espagne à Berlin, le comte de Vallejo, il devint le penseur d’une politique antirévolutionnaire dont l’antimaçonnisme fut une des composantes. Il voyait dans tous les mouvements publics ou discrets, libéraux, démocrates ou nationalistes, la main de la Secte, dont le signe « tangible » fut l’assassinat du duc de Berry.
Enfin, le projet de l’Europe chrétienne et mystique de la Stricte Observance Templière inspira aussi le pacte de la Sainte-Alliance. On y retrouvait également un parfum du christianisme ésotérique de Saint-Martin. De plus, un des principaux inspirateurs maçons de l’idéologie spirituelle dans laquelle baignera la Sainte-Alliance sera le frère Joseph de Maistre (1753-1821), nommé ambassadeur du roi de Sardaigne (réfugié dans l’île) de 1803 à 1817. L’esprit conservateur, voire réactionnaire du traité, ne pouvait que plaire à Maistre[8]. Il trouvait dans le « message des trois mages » (comme il appelait les trois souverains signataires) un écho à ses projets ou à ses souhaits exprimés dans les Soirées[9]. Cependant, cette alliance de souverains de confessions chrétiennes différentes, dans laquelle l’influence (réelle ou supposée) de l’illuminisme martiniste semblait exagérée (allusion à la baronne de Krüdener) gênait Maistre. Le Savoyard attribuait le rôle de destruction du Mal à la seule Russie alors qu’il conférait à la France contre-révolutionnaire régénérée la mission de conduire l’Europe vers le Bien. Il manifestait un attachement filial au catholicisme romain et au pouvoir temporel des papes. Paradoxe des conséquences, c’était l’aspect mystico-maçonnique de la Sainte-Alliance, trop éloigné de l’orthodoxie catholique et de son interprétation providentialiste de la Révolution française, qui heurtait Maistre.
Il va sans dire que la présence maçonnique, ou plus exactement l’influence d’un courant maçonnique mystique dans la conception idéologique et programmatique de la Sainte-Alliance, ne fut pas la seule, ni même la plus importante. Au demeurant, ledit courant hiramique (Lavater, Jung-Stilling, Oberlin, Maistre) était lui-même une des multiples composantes de la nébuleuse mystico-romantique contre-révolutionnaire dans laquelle se mêlaient le piétisme protestant, la spiritualité catholique traditionnaliste, la mystique russe, l’illuminisme, la théosophie et l’occultisme. L’idée d’une unification de l’Europe sur la base du christianisme était dans l’air du temps, et le rôle central d’Alexandre Stourdza (1791-1854) dans l’élaboration du texte du traité est désormais clairement établi[10]. La Sainte-Alliance avait donc un parfum ésotérico-maçonnique mais il serait hasardeux d’y voir l’action occulte des loges. Tout au plus, peut-on dire qu’un noyau de maçons (ou anciens maçons) « mystico-réactionnaires » contribuèrent à donner corps à la sainte-Alliance. Pour déconnecter un tantinet le traité et la pensée maçonnique, il suffit de se référer à la situation de la franc-maçonnerie dans les trois piliers de la Sainte-Alliance.
Dans l’Empire d’Autriche, l’Art royal demeurait interdit, même si des Autrichiens fréquentèrent des loges étrangères. La sanction se prolongea sous le règne (1835-1848) de l’empereur Ferdinand 1er(1793-1875). Le chancelier (1809-1848) Metternich reprit à son compte les théories complotistes contre-révolutionnaires visant lesilluminaten, les carbonari, les jacobins, les francs-maçons et les libéraux. Au congrès de Vérone de la Sainte-Alliance, il prôna la prohibition de la franc-maçonnerie dans toute l’Europe, en s’appuyant sur les arguments développés par un mémoire écrit en français (puis traduit en allemand) du comte Christian von Haugwitz (1752-1832), ancien ministre des affaires étrangères de Prusse (1792-1804 ; 1805-1806) :
« J’acquis alors la ferme conviction que le drame commencé en 1788 et 1789, la Révolution française, le régicide avec toutes ses horreurs, non seulement y [dans la franc-maçonnerie] avaient été résolus alors, mais encore étaient le résultat des associations et des serments. Que ceux qui connaissent mon cœur et mon intelligence jugent de l’impression que ces découvertes produisirent sur moi !…»
Membre successif des loges de Leipzig (Minerva), Francfort (L’Union) et Görlitz, reçu dans la Stricte Observance Templière (Eques a Monte Sancto), attiré par le Système de Zinnendorf, puis par le Rite Suédois, Haugwitz avait fondé l’Ordre des Frères de la Croix, réservé aux maîtres maçons. Malgré ces liens avec Ferdinand de Brunswick et Charles de Hesse-CasseI, il se rendit, non sans barguigner, au convent « rectifié » de Wilhelmsbad (1782)[11] durant lequel il prétendit plus tard qu’on avait ourdi la perte de Louis XVI. Comme de nombreux maçons, il fut heurté par les excès de la Révolution française et devint latomophage[12]. Le roi de Prusse latomophile s’opposa au projet du chancelier autrichien, lequel, par une taquinerie de Clio, était pourtant fils & père de franc-maçon. En effet, son père, le premier prince Metternich (1746-1818), Franz Georg, diplomate et chevalier de la Toison d’or, fut membre de la loge Karoline zu den drei Pfauen, sise à Neuwied, et du cercle illuminé de Coblence (1784) sous le pseudonyme de Ximenes tandis que son fils Richard (1829-1895), ambassadeur à Paris (1859-1870) où il aurait été fait maçon.
Inversement, en Prusse, les obédiences étaient étroitement associées au régime royal depuis Fréderic II, fait maçon en août 1738. Ses trois frères, son neveu & héritier Frédéric-Guillaume II, puis les futurs  kaisers Guillaume 1er & Fréderic III, et plusieurs princes Hohenzollern furent reçus dans l’Art royal.
En Russie, la diversité maçonnique perdurait. L’Art royal était toujours partagé entre mysticisme et rationalisme, Système Suédoiset Rite Moderne. La cacophonie était telle qu’en 1815, les loges russes reçurent la possibilité de travailler à leur guise, sous les auspices de leur choix. Fut ainsi constituée la Grande Loge Astrée, ouverte à tous les régimes reconnus, indépendante des Hauts Grades, et présidée par le comte Vasili Muskin-Pushkin-Brus (1782-1836). Une grosse vingtaine de loges se rallia à elle. A côté se forma la (GrandeLoge provinciale, fidèle au Rite Suédois et forte d’une dizaine de loges, querelleuses entre elles. La totalité des maçons russes n’était qu’un gros millier. En Russie, la conjonction réelle (ou supposée) des jacobins, des illuminaten et des francs-maçons auxquels s’ajouteront les carbonari nourrissait la crainte d’une subversion universelle. La chancellerie de Vienne dénonçait auprès de l’empereur Alexandre Ier les activités contre-révolutionnaires des loges. En 1820, le lieutenant général, sénateur et comte Egor Andreievitch Kushelev, député grand maître de la Grande Loge Astrée, fit de même. Il demandait l’épuration des loges. L’évolution du régime tsariste vers un conservatisme étroit aurait suffi à justifier des mesures latomophages. Le 4 mai 1821, à Kichinev[13], le poète Alexandre Pouchkine (1799-1837) fut fait maçon à la loge Ovide. Le 12 août, à la veille du congrès de la Sainte-Alliance à Vérone, le tsar ordonna au ministre de l’intérieur le comte Victor Kotchubey de fermer les ateliers existants et d’interdire la création de nouveaux. Les réunions continuèrent plus ou moins discrètement. Dans le même temps, divers maçons participaient depuis 1815-1816 à des sociétés secrètes destinées à réformer, y compris par la violence, le système tsariste. Parmi les principales, on notait l’Union du Salut ouSociété des Fils Loyaux de la Patrie (1816), remplacée par l’Union de la Prospérité (1818). Elles avaient été fondées et animées par de jeunes nobles officiers gagnés par les idées libérales lors des campagnes militaires, notamment en France (1814). Ces groupes se développèrent exclusivement dans les milieux aristocratiques, les classes moyennes étant à cette époque, fort modestes, et la paysannerie complètement marginalisée sur le plan politique et social. Ces élites fournissaient également les loges et les sociétés littéraires, scientifiques et pédagogiques. Rien d’étonnant de trouver une certaine osmose entre tous ces groupements. Cependant, la majorité des maçons demeura en marge de cette activité plus ou moins souterraine. En 1821, l’Union de la Prospéritése scinda en deux groupes, la Société du Sud, républicaine, unitaire, centraliste, égalitaire en droit, et partisane d’une vaste réforme agraire, dirigée par le frère colonel Pavel Ivanovich Pestel (1793-1826), et la Société du Nord, monarchiste constitutionnelle libérale et réformiste de Nikita Muraviev, également maçon.
Le 1er décembre 1825, le tsar Alexandre mourait dans des circonstances mystérieuses à Taganrog, un port sur la mer d’Azov. Des rumeurs contradictoires prétendaient qu’il s’était suicidé, qu’il avait été assassiné ou qu’il s’était enfui pour devenir ermite en Sibérie, après avoir fait enterrer à sa place un sosie. Son frère puîné, le grand-duc Constantin, avait renoncé secrètement au trône en 1822 mais la décision n’était même pas connue par toute la famille impériale. Durant deux semaines, le prince tergiversa avant d’abandonner définitivement la couronne, si bien que le troisième frère, ignorant de la clause, le grand-duc Nicolas (futur tsar) prêta d’abord serment de fidélité à Constantin. Profitant de cet interrègne, divers groupes cherchèrent à organiser un coup d’Etat avec comme objectifs principaux une réforme constitutionnelle libérale et l’abolition du servage. Mal préparée, l’insurrection de 2 000 officiers et soldats du 14 décembre à Saint-Pétersbourg échoua. Le lendemain, elle était militairement écrasée. On associe à ce soulèvement la mutinerie du régiment Tchernigov dans le sud en janvier 1826. Ces deux mouvements furent l’œuvre des trois sociétés secrètes citées ci-dessus (NordSud et Slaves-Unis).Les conjurés de décembre furent arrêtés, cinq pendus dont les frères colonels Pestel et Sergueï Mouraviev-Apostol (1796-1826) et cent-vingt-un autres déportés en Sibérie avec leur famille. Parmi ces « décabristes »[14] se trouvaient vingt à trente maçons dont, outre ceux cités ci-avant, le romancier à succès Alexandre A. Bestoucheff (Bestoujev) ou les princes Fiodor Schakovskoï et Sergueï P. Troubetskoï (1790-1861). Cette présence suffira à justifier la vision « révolutionnaire » de la franc-maçonnerie de la part des autorités tsaristes. Le 30 mai 1826, la commission d’enquête publia ses conclusions dans un rapport traduit en cinq langues[15], envoyé à toutes les chancelleries européennes : y étaient exposés le déroulement des insurrections, les conclusions de l’enquête et le verdict du procès. Les allusions à la franc-maçonnerie y étaient modestes. Les rapporteurs mettaient seulement en évidence comment certains maçons (Alexandre Mouravieff ou Nikolaï Novikov) avaient cherché à utiliser des loges à des fins complotistes et comment certains usages maçonniques, comme le serment secret, l’« obéissance aveugle » et l’emploi des « poignards » et des « poisons » (sic) étaient réutilisés dans les sociétés « pré-décembristes ».
A la fin de la décennie 1820, la franc-maçonnerie européenne était dans une situation fort contrastée selon les Etats : interdite dans la majorité de l’Europe absolutiste (Autriche, Espagne, Russie), quasi-institutionnalisée en Prusse, au Royaume-Uni et en Suède, dans une situation plus mitigée (mais sans franche hostilité) en France et au Portugal.
Néanmoins, à l’exception de l’Europe du Nord et du Nord-Ouest, ces années furent une période de basses eaux pour la barque d’Hiram. Parce qu’elle associait le plus souvent l’Art royal aux Lumières radicales, aux excès révolutionnaires et aux sociétés secrètes, l’Europe de la Sainte-Alliance lui fut globalement hostile. Le système mis en place par le tsar Alexandre 1er et instrumentalisé par Metternich fonctionna à travers les congrès réunis à Aix-la-Chapelle (1818), Troppau (1820), Laibach (1821) et Vérone (1822). Ce directoire des grandes puissances s’arrogea le droit d’intervenir politiquement et militairement pour briser divers mouvements libéraux et/ou nationaux. Ainsi l’Autriche reçut mandat d’écraser la révolution napolitaine (1820) tandis que la France fut invitée à briser le mouvement libéral espagnol (1822). Il ne réussit cependant pas à empêcher les indépendances de la Grèce et de la Belgique.
Extraits  du chapitre IX, de l’ouvrage  L’Europe sous l’acacia, t. 2,  Paris, Dervy,  1914, p.  197-205.
L'europe sous l'acacia Tome 2
[1]           Lentz Thierry, Le Congrès de Vienne. Une refondation de l’Europe, 1814-1815, Paris, Perrin, 2012.
[2]           Selon Marie-Pierre Rey, Alexandre 1e , Paris, Flammarion, 2008, Alexandre aurait été fait maçon vers 1803/4 par Rodion Kochelev (1749-1827), affilié à la loge militaire du régiment Préobrajenski ( ?) & co-fondateur d’un atelier nommé Trois-Un ( ?) avec Kochelev & Alexander Galitzin (Golitzine). Cf. également TroyatHenri, Alexandre Ier : Le Sphinx du Nord, Paris, Flammarion, 1981,
[3]           Boethlingk Arthur, Der Waadtländer Friedrich Caesar Laharpe der Erzieher und Berater Alexanders I. von Russland des Siegers über Napoleon I. und Anbahner der modernen Schweiz, Berne/Leipzig, Bircher, 1925; traduction française et adaptation par Oscar Forel, Genève, La Baconnière, 1969.
[4]           Cf. Fabry Jacques, Johann Heinrich Jung-Stilling. Ésoterisme chrétien et prophétisme apocalyptique , Berne; [Berlin/Bruxelles/Francfort/New York/Oxford/Vienne], Lang, 2003.
[5]        En 1785, une loge Karl zur Treue, sise à Karlsruhe, se plaça sous son patronyme et sa protection, alors qu’il était margrave (1771-1803) de Bade. Interdite en 1813, elle reprit ses travaux en 1847 sous le nom de Leopold zur Treue, en l’honneur du grand-duc Léopold, fils de Karl Friedrich. Dissoute à nouveau en 1933, elle maçonne à nouveau depuis 1947.
[6]           Ley Francis, Madame de Krüdener. Romantisme et Sainte-Alliance, Paris, Champion, 2005.
[7]           Cf. Chapitre XX de Bergasse Jean-Denis, D’un rêve de réformation à une considération européenne, MM. Les députés Bergasse, Millau, impr. Maury, 1990, p. 413/32.
[8]           Lafage Franck, Le comte Joseph de Maistre. Itinéraire intellectuel d’un théologien de la politique, Paris, L’Harmattan, 1999 ; Froidefont Marc, Théologie de Joseph de Maistre, Paris, Classiques Garnier, 2010.
[9]           Les Soirées de Saint-Pétersbourg ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence, suivies d’un Traité sur les Sacrifices, Lyon et Paris, Rodolphe de Maistre, J. B. Pélagaud et Cie, imprimeurs-libraires, 1821, 2 volumes. Les huit premiers Entretiensont été rédigés pour l’essentiel en 1809.
[10]          Ghervas Stella, Réinventer la tradition. Alexandre Stourdza et l’Europe de la Sainte-AllianceParis, H. Champion, 2008.
[11]          Cf. tome 1.
[12]          Hirten-Brief an die wahren und ächten Freymäurer alten Systems, Leipzig, Böhme, 1791.
[13]          Aujourd’hui Chisinau, capitale de la Moldavie (voir plus loin).
[14]         Pavliouchenko, E., Les fils de Voltaire en Russie. Les décembristes et la France, Moscou, Édition du Progrès, 1988 ; Parsamov, V. S, Dekabristy i francuzskij liberalizm (pod redakciej N.A. Troickogo), Moscou, Polimed, 2001.
[15]          La version française fut publiée par la typographie Pulchart, à Saint-Pétersbourg, en 136 pages. La version en France fut éditée à Paris, chez Ponthieu & Cie, également en 1826.

Saturday, 4 June 2016

Le Silence intérieur



‘’ Si l’on consulte un dictionnaire, le Silence est défini comme l’absence de bruit, donc d’une manière très négative. C’est vrai qu’il existe des silences oppressants qui empêchent toute expression.

Le vrai silence est tout autre chose. Il est une qualité de disponibilité, d’ouverture, d’intériorité. Il est l’écoute d’un ‘’ au-delà’’ du bruit : pas seulement du bruit extérieur, mais aussi de tous ces parasites qui proviennent du mental ou de l’émotivité.

Alors que le bruit nous extériorise, nous disperse, nous distrait, au contraire le silence est lié à l’intériorité. Notre vie intérieure est essentiellement silencieuse. Si en elle nous faisons l’expérience de notre vraie nature, celle-ci ne peut se réduire à des concepts. La réalité que nous atteignons ne peut s’exprimer en mots, en images. Elle est ineffable, indicible, au de-là de toute idée, de toute imagination. Nous ne pouvons en faire l’expérience que dans la mesure où nous rentrons dans une absence de tout bruit, de toute parole.

Extrait du livre : Vers la lumière.
Jacques Breton

Un peu d’Histoire: Le pacte du Mayflower (21 novembre 1620)



En novembre 1620, le voilier Mayflower arrive en vue de la côte américaine. Les passagers, qui désiraient s'établir dans la colonie anglaise de Virginie, découvrent alors qu'ils ont fait fausse route.

Le 21 novembre 1620, quelques jours avant de débarquer, l'ensemble des passagers, au nombre d'une centaine, signent un pacte à l'instigation de 35 d'entre eux, des protestants anglais très pieux qui ont fui les persécutions du roi Jacques 1er : les« Pilgrim Fathers » (Pères Pèlerins).

Ce pacte connu comme le « Mayflower Compact » édicte les principes qui régiront le futur établissement en terre inconnue (en fait, le futur Massachusets). Il jette les bases d'une démocratie locale respectueuse des croyances de chacun.

Comme prévu, la première année est très difficile. De nombreux colons succombent à la faim et à la maladie. Les autres ne doivent leur survie qu'aux dindes sauvages et au maïs fourni par les Indiens.

En novembre 1621, enfin, la communauté organise une journée d'action de grâce. C'est le « Thanksgiving Day ».

Le président Lincoln érige le « Thanksgiving Day »en fête nationale en 1863. C'est comme cela que, chaque 4e jeudi de novembre, les familles des États-Unis savourent de la dinde aux airelles avec des patates douces et de la tarte au potiron au dessert.

Au Canada, cette commémoration porte le nom de « Fête de l'Action de Grâces » et elle est célébrée le 2e lundi d'octobre... avec un menu identique.

Source : Herodote

La carte de Tarot de L’Amoureux : positive ou négative ?

Pour le non initié, la carte de tarot de l'Amoureux, comme son nom l’indique, nous parle d’amour. C'est bien entendu, la rencontre amoureuse dans toute sa splendeur, mais ce n'est pas que cela. Loin s'en faut...

Représentation de l’Amoureux dans le Tarot de Marseille

La carte de l’Amoureux montre 4 personnages sur le même plan :
• au centre, un jeune homme blond bien campé sur ses jambes et ses pieds nus, entouré de deux femmes.
• à sa gauche, une femme blonde pointe sa main sur le cœur de l’homme alors que son autre main est pointée en sens inverse, vers elle-même, à hauteur de son sexe.
• à sa droite, une femme aux cheveux bleus surmontés d’une couronne jaune a l’air plus austère. On peut penser que c’est la mère.
• au-dessus de notre personnage central, se trouve Cupidon, la flèche pointée vers le couple aux cheveux blond.

La carte de l’Amoureux est plus ambiguë qu’on le pense
On remarque que les couleurs des rayons du Cupidon sont les mêmes que celle de l’habit de l’homme. Serait-ce une demande en mariage ? Peut-être, mais qui dit mariage, dit aussi fidélité, engagement, et donc renoncement. Car lorsqu’on Quand on aime quelqu’un, on renonce implicitement ou explicitement à toutes les autres personnes.

C’est pour cette raison que la carte de l’Amoureux est plus difficile à appréhender qu’on le croit. Le fait qu’il y ait, en plus de Cupidon, trois personnages sous-entend ce choix.

L’Amoureux du Tarot de Marseille doit choisir et c’est un choix difficile, car il est en relation avec les deux, mais de façon différente. L’homme tient la jolie femme blonde par la taille et indique donc une relation charnelle, alors qu’il ne fait que regarder l’autre femme qui pose ses deux mains sur lui. On peut donc interpréter cet arcane de tarot comme le choix entre :
• la facilité et la vertu,
• le charnel et le spirituel

Dans un tirage de Tarot, L'Amoureux incarne quelquefois l'Amour ; mais c'est surtout la carte d'un être hésitant à s'engager, dans une valse-hésitation perpétuelle entre présent et avenir.

L'Amoureux est la carte de l'hésitation, du choix, mais également des associations. Nous y sommes confrontés chaque fois que nous devons nous décider entre deux chemins, entre une situation connue et rassurante et, une autre, inconnue mais combien plus riche de possibilités d'ouverture et d'épanouissement.

Franc-Maçonnerie: Sagesse, Force & Beauté

La beauté de la franc-maçonnerie se manifeste par le rituel qui la fait vivre, c’est notre façon de travailler, la pratique de la sagesse par sa grandeur est de synthétiser dans l’harmonie, la diversité des pensées muries, développées avec mesure, parce que précisément venant de personnes de conditions différentes.

Ces creusets où règne la géométrie, contiennent donc en eux à la fois la sagesse-vérité et l’amour-altruisme et confirment avec éclat la profonde vérité du credo maçonnique. Soyons cette classe d’hommes et de femmes dont l’activité ne poursuit pas des fins pratiques mais dont la joie réside dans la spéculation métaphysique, ç’est à dire la possession d’un bien intemporel, au-dessus des contingences matérielles, au-dessus des nations, dans un esprit d’amour universel.

Source : Auteur inconnu.

Franc-Maçonnerie: La planche

En France, nous pratiquons une maçonnerie « à planche ». Les obédiences mixtes et féminines ayant une origine en France exportent cette pratique qu’est la planche, là où elles essaiment des loges. La planche est le travail (généralement écrit) que l’on présente en loge. Il y a en moyenne une à deux planches (rarement plus) par tenue. L'origine de cette expression n'est pas maçonnique mais scolaire! Comme nous l'explique Roger Dachez, "la planche" est une référence au tableau noir de nos écoles.

Chaque sœur et frère font dans leur vie un certain nombre de planches. Il n’y a pas de quantité requise. Sauf pour les apprenti(e)s et les compagnon(ne)s qui ont des planches obligatoires à produire, dites des planches de passage qui closent la période d’apprentissage. L’apprenti(e) a, ainsi, un travail à produire, généralement (et de préférence) pour les obédiences mixtes et féminines, symbolique.

Il existe des livres qui expliquent très bien ce qu’est une planche et même comment faire une super-planche. En ce qui me concerne, je me contenterais ici de présenter mon sentiment. Une planche, qui est certes un travail de recherche et d’écriture avant d’être exposé, n’est jamais aboutie. Il s’agit d’une étape dans une démarche. Il existe effectivement des « bonnes » planches et d’autres moins bonnes. Contrairement au monde profane, la bonne planche (entendre ici symbolique) est tout sauf un article encyclopédique ou une dissertation de philosophie.

Comme je l'ai noté plusieurs fois dans ce blog, les sœurs et les frères manquent cruellement de culture maçonnique (sinon de culture tout court), n'ouvrent jamais un livre et méconnaissent jusqu'à l'histoire de leur propre obédience. Comme l'apprenti est, quand même en franc-maçonnerie, parce qu'il souhaite "apprendre", réfléchir, découvrir de nouvelles idées, cela passe aussi par ses propres lectures autant que son écoute en loge, ses questionnements et ses instructions.

Le travail de l'apprenti est donc quelque part entre la loge et une bibliothèque, quoique l'on en dise (ou pense), même minimaliste.

Source : La Maçonne.

Franc-Maçonnerie: Le silence de l’apprenti(e).



La prise de parole en loge est elle-même ritualisée que ce soit pour la demander que le premier mot prononcé. Les francs-maçons (je sais, cela ne se voit pas de suite) ne sont pas censés se perdre dans des bavardages lorsqu’ils sont en loge (en tenue, dit-on aussi). Pour l’apprenti, c’est même pire. Il n’a même pas le droit de demander la parole.

Différentes raisons à cela. C’est par l’écoute que ce fait la transmission. Plus exactement, l’apprenti est là « pour apprendre ». Le silence a une qualité méditative. Quand on ne parle pas, on pense. Le silence permet aussi d’apprendre l’humilité, de découvrir d’autres opinions que les siennes, d’autres confrontations possibles de celles-ci.

Il est dit qu’il y a des personnes qui connaissent des difficultés face à ce silence obligatoire – qui, je vous rassure, ne dure que le temps de la tenue – Personnellement, je n’en ai jamais rencontré. Par contre, j’ai découvert qu’une fois que ce silence est vécu, offrant finalement une plage un peu particulière dans sa vie – certains s’y installent et deviennent des compagnonnes ou des compagnons muets. Le silence permettant une meilleure compréhension des événements et des codes particuliers de la loge est une chose, se taire est autre chose. Se taire, c'est ne pas dire, pas exprimer ... Le silence a, donc, un revers dont il faut se méfier.

Source: http://lamaconne.over-blog.com/2015/10/la-loge-du-silence-a-la-planche.html