Le pape Urbain II ayant appelé les chrétiens à délivrer Jérusalem, les paysans se mobilisent les premiers, par milliers, sans autres armes que leur foi.
La plupart suivent un apôtre d'Amiens charismatique et quelque peu fanatique, Pierre l'Ermite, qui dit avoir reçu du Christ mission de reconquérir les Lieux Saints lors d'un précédent pèlerinage en Terre Sainte, en 1093. D’autres pèlerins suivent un chevalier de Langres, Gautier-sans-Avoir, figure noble et désintéressée.
Échec de la croisade populaire
Tous ces pèlerins se rassemblent à Cologne et c'est de là qu'ils partent, le 12 avril 1096, sans attendre les chevaliers qui ont entrepris de se rassembler d'abord au Puy, selon les instructions du pape.
Comme la plupart de leurs contemporains, ils n'ont guère conscience du temps historique. Ils se figurent le Christ comme à peine antérieur à eux et sont enclins à reconnaître ses meurtriers dans les juifs de rencontre.
C'est ainsi que certains égarés, sous la conduite de chefs peu recommandables, Volkmar, Gottschalk ou encore Emich, le « massacreur de juifs », se livrent à des massacres de juifs en Rhénanie, malgré la défense des évêques. Ils commettent des pillages jusqu'en Hongrie, où une partie d'entre eux sont massacrés par les seigneurs locaux. C'est le début de l'anti judaïsme en Occident après plusieurs siècles de coexistence relativement pacifique entre juifs et chrétiens.
Quant aux troupes de Pierre l'Ermite, elles arrivent plus ou moins sans encombre à Constantinople le 1er août 1096, bien avant que les guerriers aient eux-mêmes quitté leur lieu de rassemblement...
Les croisades en Terre Sainte
Le 27 novembre 1095, le pape Urbain II invite les guerriers d'Occident à délivrer le Saint-Sépulcre et secourir les chrétiens d'Orient.
En deux siècles, les croisades vont mettre en branle plusieurs centaines de milliers de personnes.