À un athée qui me posait la
question : Mais qu’est-ce que la spiritualité ? je répondais :
Elle est ce qui en vous, cherche à faire exister la paix, la joie et
l’amour, et cela est beaucoup plus simple que ce que les institutions
religieuses en ont fait au nom de Dieu.
Et cet homme blessé par le constat des violences religieuses s’est
alors écrié : Dans ce cas, je suis d’accord. Qui ne le serait pas ?
Nous portons tous en nous le même appel. Nous avons cependant tous
également les mêmes fantômes.
Et tant que « la paix, la joie et l’amour » résonneront comme des
extraits de textes religieux, avec leur attelage de violences faites à
soi-même, il sera difficile pour la spiritualité d’apparaître comme ce qu’elle
est : la plus noble aspiration de l’homme.
La spiritualité n’est pas nouvelle, mais ses expressions sont en
phase de régénération.
C’est ce qui m’a conduit à proposer aux chercheurs d’aujourd’hui d’«
être avec ce qui est » afin qu’ils renouent avec la simplicité d’être,
l’accueil, la joie simple d’être vivant, autant de fondations d’une vie
authentique qui permet à l’humain de répondre de manière appropriée à cet appel
intérieur et d’offrir le meilleur de lui-même.
C’est pourquoi, j’accueille l’effondrement actuel, non pas celui des
« valeurs », comme le disent certains, mais celui des constructions mentales,
des murs sombres et terrifiants dressés devant la sobriété du souffle de vie en
soi.
Et ce souffle vivant, au-delà des mots, est Divin.
Source : Thierry Vissac — Recto-Verseau n° 194
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