Saturday, 4 June 2016

Un peu d'Histoire: Saint Bernard de Clairvaux (1091 - 1153)

Un redoutable combattant de la foi
Doté d'un charisme et d'une élocution redoutables, porté par des convictions inflexibles, saint Bernard de Clairvaux est l'une des principales figures du XIIe siècle chrétien. En s'appuyant sur l'ordre cistercien, il a contribué à hisser l'Église médiévale à son apogée.


L'enthousiasme entraînant de la jeunesse
Né au château de Fontaine, près de Dijon (Bourgogne), Bernard a une vingtaine d'années quand, au printemps 1112, il entre à l'abbaye voisine de Cîteaux, accompagné d'une trentaine de jeunes parents et amis. Robert de Molesme, qui a fondé l'abbaye en 1098, voulait restaurer la règle bénédictine dans toute sa rigueur. Bernard de Fontaine va combler ses vœux au-delà de toute espérance...

En juin 1115, l'abbé Étienne Harding, qui a succédé à Robert de Molesme, demande au jeune homme d'aller fonder avec ses compagnons un nouveau monastère.

La petite troupe jette son dévolu sur Clairvaux, un vallon boisé et humide à une quinzaine de kilomètres de Bar-sur-Aube, en Champagne. Ce sera l'une des « quatre filles » de Cîteaux, avec La Ferté-sur-Grosne, fondée deux ans plus tôt au sud de la Bourgogne, Pontigny, fondée l'année précédente, également en Bourgogne (Yonne), et Morimond, fondée la même année à l'Est de la Bourgogne (Haute-Marne).


Bernard va donner une impulsion décisive à son ordre monastique, jusque-là atone, de sorte que Clairvaux va très vite éclipser les autres abbayes et devenir la référence obligée des Cisterciens, aussi appelés Bernardins, en référence à l'impétueux abbé.

Il recentre la liturgie sur le dialogue avec Dieu, loin de toute pompe liturgique. En accord avec la sensibilité de son siècle, il développe la dévotion à la Vierge.

Plus que tout, il impose à Clairvaux et aux autres monastères cisterciens une stricte discipline, loin de tout faste.

En foi de quoi les candidats affluent à la porte des monastères cisterciens. Les dons également. Très vite, l'ordre s'étend à toute la France du nord avant de déborder sur le reste de l'Europe catholique.

Soldat de Dieu
Doué d'une très forte personnalité, saint Bernard sort de son abbaye pour participer aux grandes affaires de son siècle. 

Au concile de Troyes, en 1128, il fonde l'ordre du Temple et en rédige les statuts. Sa renommée monte en flèche deux ans plus tard suite à l'élection simultanée par le conclave de deux papes Innocent II et Anaclet II.

Bernard plaide la cause du premier auprès du roi de France ainsi que des grands féodaux et des évêques du royaume. Le pape Innocent II l'ayant enfin emporté, il remercie Bernard en accordant maints privilèges à l'ordre cistercien. 

Bernard de Clairvaux obtient aussi la condamnation pour hérésie du vieil Abélard, resté célèbre pour son idylle tragique avec sa jeune élève Héloïse.

Il convainc enfin le roi de France Louis VII le Jeune de lever une armée pour secourir les Francs de Terre Sainte. Lui-même prêche la croisade sur la colline de Vézelay le 31 mars 1146. Il tente aussi de lutter contre l'hérésie cathare naissante dans le Midi toulousain... 
Il n'empêche que la deuxième croisade et son combat contre l'hérésie cathare déboucheront sur des échecs cinglants.

Mort d'épuisement le 20 août 1153, saint Bernard de Clairvaux est canonisé sans difficulté en 1174 et proclamé Docteur de l'Église en 1830.
Source : Herodote

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